Jean Cocteau se saisit de l’histoire et du mythe d’Orphée mais ne s’intéresse à l’évidence pas à ce qui attire habituellement l’attention.
L’amour immense d’Orphée pour Eurydice, qui pousse le poète à descendre chez les morts pour arracher sa bien-aimée des mains des dieux infernaux, a complètement disparu.
Dans la pièce de 1925, Orphée accorde tout son intérêt et son attention à son seul cheval.
Lorsqu’il perd Eurydice définitivement après l’avoir ramenée d’entre les morts, il s’exclame "Ouf ! on se sent mieux" et laisse entendre qu’il a fait exprès de poser sur sa femme le regard fatal.
Nous sommes loin de la passion, il faut voir la volonté du poète de déplacer le centre de gravité au profit de l’autre composante : le voyage chez les morts.
Ce dialogue avec l’au-delà attire Cocteau qui écrit "Orphée, c’est la première fois qu’on montre de la nuit en plein jour".
Blanc, rouge, noir.
Ces 3 couleurs reflètent bien l’ambiance d’Orphée de Cocteau :
Pureté, passion, mort.
Madame Eurydice Reviendra Des Enfers :
cet acrostiche n’a rien d’onirique et n’est en fait qu’un trait d’humour de l’auteur ! Fantaisie transmise par un cheval, symbole de l’inspiration des poètes...
Orphée est un vrai bijou de poésie, ingénieusement saupoudré de sourires.
La distribution
Prologue : Patrick Rouzaud
Eurydice : Emilie Brotons
Orphée : Lajos Kulcsar
Le Cheval : Leonardo Alejandro
Heurtebise : Patrick Lo Porto
La mort : Maud Chartier
Raphaël : Jérôme Feucht
Azraël : Alain Dulin
Le juge : Christophe Bourgois / Morgan Laubert (*)
Cegeste : Alain Dulin
Le greffier : Jérôme Feucht
Le commissaire : Christophe Bourgois / Morgan Laubert
(*) En alternance
Prix spécial du jury
Prix de la mise en scène
Prix d'interprétation masculine : Lajos Kulcsar pour le rôle d'Orphée
Prix du meilleur second rôle pour : Emilie Brotons pour le rôle d'Eurydice
Mention spéciale pour le rôle du cheval : Leonardo Hincapie